Artsakh : l’Azerbaïdjan teste la communauté internationale en vue d’une nouvelle épuration ethnique

Depuis ce lundi 12 décembre, des centaines d’Azerbaïdjanais manifestement diligentés par le régime ont entrepris de bloquer la route Goris – Berdzor, seule voie d’accès de la République d’Artsakh à l’Arménie et au monde libre. Abusivement présentées comme des « militants écologistes », les personnes déployées et contenues par les forces russes de maintien de la paix s’avèrent être des militants ultranationalistes arborant le signe fasciste des loups-gris et, pour certains d’entre eux, des membres des forces spéciales azerbaïdjanaises.

Alors que toute expression publique est durement réprimée en Azerbaïdjan, des ultranationalistes azerbaïdjanais et des membres des forces spéciales téléguidés par le pouvoir exercent le blocus de la République d’Artsakh.

« La France et la communauté internationale doivent absolument réagir, immédiatement, avec vigueur et détermination car ce dernier blocus de l’Azerbaïdjan, outre qu’il contrevient à tous ses engagements et aux dispositions les plus élémentaires du droit international, vise clairement à organiser la mise à mort des Artsakhiotes » a expliqué François Pupponi, le président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. « Ce blocus est en vérité un défi lancé à la communauté internationale. Si nous ne réagissons pas, le régime d’Aliev n’hésitera pas à enclencher le processus d’épuration ethnique dont il ne fait d’ailleurs aucun mystère » a continué François Pupponi.

Le Cercle d’Amitié France-Artsakh rapporte que le blocus met déjà en danger des centaines de personnes hospitalisées en Artsakh et qui devaient être transférées en Arménie pour des soins approfondis ainsi que des touristes de passage en Artsakh. De manière plus générale, il met en danger l’approvisionnement de tout l’Artsakh en alimentation et produits de première nécessité qui proviennent en partie d’Arménie et du monde libre.

Le Cercle rapporte que depuis 15h00 environ, l’Azerbaïdjan a également coupé l’approvisionnement en gaz de l’Artsakh alors que des températures négatives règnent dans le pays.

« Ce blocus n’est pour l’heure pas levé et, à cet égard, les difficultés des forces russes de maintien de la paix témoignent soit de leur incapacité à jouer leur rôle, soit d’instructions qui les en empêcheraient » a indiqué François Pupponi. « Quoi qu’il en soit, il est clair que les autres membres de la Communauté internationale – à travers la France et les Etats-Unis, coprésidents du Groupe de Minsk – ont le devoir impérieux de prendre les mesures politiques, diplomatiques et opérationnelles qui s’imposent pour éviter un nouveau bain de sang. C’est d’ailleurs le sens du message délivré par le Président de la République d’Artsakh lors de son déplacement à Paris la semaine dernière » a conclu François Pupponi.

Le Cercle d’Amitié appelle également l’Union européenne à renforcer son implication régionale en poursuivant sa mission de surveillance de la frontière arménienne et en octroyant un soutien humanitaire à la population de l’Artsakh dont les conditions de vie précaires sont encore fragilisées par le blocus de l’Azerbaïdjan. Dans ce contexte, le Cercle appelle la Communauté internationale à soutenir la réhabilitation et la remise en service de l’aéroport de Stepanakert, gage de vie pour les Arméniens de la République d’Artsakh.