Paris, mardi 15 novembre – Le Sénat a adopté une résolution d’une rare force pour condamner l’Azerbaïdjan et ses attaques contre l’Arménie et pour réaffirmer la nécessité pour la France et la communauté internationale de reconnaître la République du Haut-Karabagh, afin « de faire de cette reconnaissance un instrument de négociations en vue de l’établissement d’une paix durable » au Sud-Caucase.
Le texte a été voté à une quasi-unanimité, avec 295 voix pour, 1 contre et 15 abstentions.
« Nos collègues sénateurs ont ressuscité l’Union sacrée en cette date proche du 11 novembre car la cause que nous défendons là transcendent toutes les appartenances partisanes. Comme en Ukraine, nous ne pouvons qu’être unanimes quand un régime cynique, cruel et belliqueux comme celui de l’Azerbaïdjan foule aux pieds nos valeurs en persévérant dans une politique d’épuration ethnique à l’encontre des Arméniens » a déclaré François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.
Le Cercle d’Amitié souligne que la proposition de résolution a été introduite par des sénateurs de différentes sensibilités : Bruno Retailleau au nom des Républicains, Patrick Kanner au nom des Socialistes, Eliane Assassi au nom des Communistes et Hervé Marseille au nom des Centristes mais aussi par Christian Cambon, le Président de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces armées et par Gilbert Devinaz le Président du groupe d’Amitié France-Arménie. Gérard Larcher, le Président du Sénat, est venu tout spécialement ouvrir la séance pour exprimer son soutien à cette résolution.
C’est la deuxième fois que le Sénat exprime un fort soutien à l’Arménie et au Haut-Karabagh après la résolution adoptée le 25 novembre 2020 « portant sur la nécessité de reconnaître la République du Haut-Karabagh ». Le texte voté ce mardi 15 novembre va cependant plus loin que la condamnation précédente de l’Azerbaïdjan en invitant le gouvernement « à tirer toutes les conséquences diplomatiques et économiques de ces nouvelles agressions et à envisager, avec ses partenaires européens, les réponses les plus fermes appropriées – y compris la saisie des avoirs des dirigeants azerbaïdjanais et un embargo sur les importations de gaz et de pétrole d’Azerbaïdjan » et en l’invitant également « à manifester par tous moyens le soutien de la France à l’Arménie, en envisageant en particulier le renforcement des capacités de défense de l’Arménie en vue d’assurer son intégrité territoriale ».
« Nous sommes dans un cas de figure exactement semblable à celui de l’Ukraine où un Etat démocratique et pro-européen est agressé par un régime autoritaire aux visées expansionnistes. Du reste, les agissements de Bakou font le jeu de Moscou » a souligné François Pupponi. « Il n’est dès lors aucune raison de ne pas sanctionner les oligarques azerbaïdjanais comme nous sanctionnons les oligarques russes. Et soutenir l’effort de défense arménien, c’est également nous prémunir pour le futur comme dans le cas ukrainien » a conclu le président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.
Le Cercle indique que la résolution adoptée invite aussi le Gouvernement à envisager la mise en place d’un bureau humanitaire au Haut-Karabagh.
Le Cercle d’Amitié félicite chaleureusement le Sénat pour cette nouvelle résolution historique et appelle instamment le gouvernement à répondre positivement les invitations de la Chambre haute.