Ce 7 avril, le journal Le Monde a publié une tribune d’opinions où 25 élus de la Républiques se prononcent sans ambages pour la reconnaissance internationale du Haut-Karabagh et pour sa réintégration dans le processus de négociations le concernant au premier chef.
Voilà maintenant six jours que le Caucase du Sud s’est à nouveau embrasé. Conforté par l’indifférence internationale, l’Azerbaïdjan sous la férule d’Ilham Aliev a tenté de reprendre par la force son ancienne colonie, la République du Haut-Karabagh. Cette offensive meurtrière de part et d’autre vient provisoirement de se conclure par un cessez-le-feu précaire. A l’heure où le groupe de Minsk de l’OSCE (co-présidé par la France, la Russie et les Etats-Unis) a réuni dans l’urgence les belligérants, il faut constater que cette attaque n’aura servi à rien ni à personne, puisque le rapport de force et la ligne de front restent inchangés.
Il n’en reste pas moins qu’à nouveau, des civils karabaghiotes ont payé de leur vie les pulsions revanchardes du despote de Bakou : villes délibérément ciblées par des bombardements, enfants tués dans la cour de leur école, civils mutilés et assassinés par des commandos infiltrés spécialement à cette occasion.
Il n’en reste pas moins aussi que cette nouvelle agression est porteuse de leçons. Qui oserait encore demander aux Karabaghiotes d’intégrer le giron d’un régime qui ne souhaite que leur anéantissement physique ? Pour les Karabaghiotes, l’indépendance et l’établissement de la République n’ont jamais été des fins en soi mais un moyen ; le moyen de vivre en paix et en sécurité, le moyen de construire un Etat démocratique respectueux de ses citoyens, ouvert sur le monde et tourné vers l’avenir.
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