Affaire Mkhitaryan : « Pourquoi l’Azerbaïdjan n’est pas exclu des compétitions internationales de football ? »

Le joueur Henrikh Mkhitaryan ostracisé par le régime de Bakou en raison de ses origines arméniennes

Dans une tribune publiée par le journal le Monde ce vendredi 24 mai, François Pupponi, Vice-président du Cercle d’Amitié France-Artsakh est revenu avec force et conviction sur le scandale de l’éviction par l’Azerbaïdjan du joueur arménien Henrikh Mkhitaryan de la finale de la ligue Europa. Il milite pour un football inclusif à l’image de celui qui se pratiquera lors de la coupe d’Europe de la CONIFA, du 1er au 9 juin en Artsakh.

A l’instar de tous les phénomènes de masse, le football dépasse de loin le monde duquel il ressortit – en l’occurrence celui du sport – pour se révéler de conséquence sur les affaires financières et commerciales souvent ; et politique parfois. En la matière, le Caucase semble être une terre d’élection sur laquelle se produisent de bien curieuses coïncidences de calendrier.

Certains se rappellent peut-être la fameuse « diplomatie du football » qui avait un temps suscité des espoirs de rapprochement entre l’Arménie et la Turquie. En septembre 2008, Abdullah Gül alors le président de Turquie [de 2007 à 2014], avait fait le déplacement d’Erevan à l’invitation des autorités arméniennes pour assister à un match Arménie-Turquie – valant pour la qualification à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. L’évènement constitua en fait un espoir sans lendemain puisque dix ans après une tentative de normalisation avortée, Ankara maintient sa frontière fermée avec l’Arménie et n’a toujours pas reconnu le génocide des Arméniens désormais vieux de plus de cent ans.

Mais c’est aujourd’hui du côté de l’Azerbaïdjan que tous les regards se tournent et en direction duquel de nombreuses critiques fusent. Bakou accueillera en effet la finale de Ligue Europa qui mettra aux prises deux clubs anglais, Chelsea et Arsenal. Certaines de ces critiques sont peu justifiées comme celles relatives à l’éloignement de la capitale azerbaïdjanaise. Certes, l’Azerbaïdjan est bien plus en Asie centrale qu’en Europe mais comment ne pas admettre ce pays dans l’Union européenne de football (UEFA) dès lors qu’on y a admis la Russie s’étendant jusqu’à Vladivostok, ou Israël au Proche-Orient ?