Il y a 30 ans, le 20 février 1988, le Conseil de la Région Autonome du Haut-Karabagh, se conformant à la volonté exprimée par son peuple, prenait une décision qui allait ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de l’Artsakh et qui allait constituer une étape historique du mouvement de libération de son peuple.
Ce Mouvement Karabagh a représenté une initiative démocratique et pacifique sans équivalent, entreprise au nom des droits de l’Homme, de l’égalité économique et d’une identité culturelle menacée.
Le Cercle rappelle que c’est à Stepanakert – à partir du 13 février 1988 – que des dizaines de milliers de personnes se sont spontanément rassemblées aux cris de « Liberté », « Glasnost et Perestroïka » et « Réunification avec l’Arménie ». L’audace par laquelle ce Mouvement Karabagh a revendiqué les droits inaliénables du peuple d’Artsakh à la vie, à la liberté et à la libre maîtrise de son destin a inspiré des millions de personnes dans l’ancien espace soviétique, engagées dans leur lutte pour leur liberté.
Le Cercle rappelle également que la République Socialiste Soviétique d’Azerbaïdjan – à laquelle avait été arbitrairement attachée la Région Autonome du Haut-Karabagh – a répondu à ces manifestations démocratiques, pacifiques et légitimes par des pogroms d’un autre âge contre les populations arméniennes résidant dans différentes villes d’Azerbaïdjan (Soumgaït, Kirovabad, Bakou). Il indique que la haine raciale à l’encontre des Arméniens constitue depuis lors une ligne politique étatique impulsée au plus niveau de l’Etat azerbaïdjanais qui nie ainsi au peuple d’Artsakh son droit même à l’existence.
Le Cercle salue la mémoire de ceux qui – par leur sacrifice – ont permis par la suite à la République d’Artsakh de gagner son indépendance et de se doter d’institutions démocratiques. Il insiste à nouveau sur la nécessité politique impérieuse pour la Communauté internationale de reconnaître l’indépendance de plein droit de la République d’Artsakh et son irréversibilité. Il considère que le réalisme commande d’imposer le retour de cette République à la table des négociations, condition sine qua non au règlement définitif du conflit et à l’établissement dans le Sud Caucase Sud d’une paix pérenne.