Une résolution similaire bientôt présentée à l’Assemblée nationale
Jeudi 20 mai, le Parlement européen a voté une résolution d’urgence sur « les prisonniers de guerre à la suite du dernier conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ». Cette résolution, largement due à l’initiative de nombreux eurodéputés français et notamment de François-Xavier Bellamy (LR), a été adoptée à l’écrasante majorité de 607 voix pour, 27 contre et 54 abstentions.
« Nous nous félicitons de ce texte très fort qui balaye enfin les fausses équivalences en pointant très clairement le fait que seul l’Azerbaïdjan détient encore des prisonniers de guerre et des otages civils, que seul l’Azerbaïdjan se rend coupable à leur égard de traitements cruels, inhumains ou dégradants, que seul l’Azerbaïdjan continue de menacer la paix régionale par ses incursions militaires délibérées sur le territoire arménien, que seul l’Azerbaïdjan se moque ostensiblement de la Communauté internationale en ne se conformant pas aux demandes de la CEDH et en bafouant les conventions de Genève » a déclaré François Pupponi, Vice-Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.
Au regard des tractations en cours, il est important de noter que la résolution adoptée réaffirme en outre les principes fondamentaux que sont « le non-recours à la force, l’intégrité territoriale, l’égalité de droits des peuples et leur droit à disposer d’eux-mêmes » comme base incontournable des négociations menées « sous la direction des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, pour trouver une solution pacifique, durable, globale et viable ».
« Cette résolution réaffirme sans ambiguïté que cet objectif ne peut être atteint que par une solution politique négociée, avec un réel engagement de toutes les parties concernées, c’est-à-dire avec notamment les autorités élues de la République du Haut-Karabagh » a expliqué François Pupponi.
Le Cercle indique que le Parlement européen déplore également « l’ouverture au public, le 14 avril 2021, du parc des trophées militaires, qui alimente encore davantage les sentiments hostiles de longue date et sape la confiance mutuelle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan » et « demande donc sa fermeture immédiate ». Il condamne aussi fermement « l’incident survenu le 9 avril 2021, lorsque les autorités azerbaïdjanaises ont fait voler un avion vide vers l’Arménie au lieu de rapatrier des détenus arméniens dans leur pays » pour considérer « qu’il s’agit d’un acte extrêmement dur qui, de plus, est révélateur d’une attitude généralement humiliante de la part de l’Azerbaïdjan envers les prisonniers arméniens et de leurs proches ».
« Avec plusieurs collègues de tous bords politiques, nous allons soumettre au vote de l’Assemblée nationale une résolution invitant notre gouvernement à ce que la France exige de l’Azerbaïdjan de se conformer aux dispositions des troisième et quatrième Convention de Genève, afférentes respectivement aux prisonniers de guerre et aux détenus civils » a poursuivi François Pupponi indiquant de surcroit que ce projet de résolution demande à ce que la France sanctionne l’Azerbaïdjan s’il n’obtempérait pas.
« C’est un droit et même un devoir des Etats tiers parties aux Conventions de Genève de sanctionner les pays qui dérogent délibérément à leur disposition, notamment en politisant la question des prisonniers. La France a déjà toute légitimité pour s’engager dans la voie de telles sanctions ; la résolution du Parlement européen ne peut que la conforter dans cette légitimité » a conclu François Pupponi.