Dans une résolution votée hier, une majorité écrasante de parlementaires européens ont dénoncé les violations graves et répétées par le régime d’Aliev du droit international et de la récente décision de la Cour Internationale de Justice
Le Parlement européen a adopté ce jeudi 10 mars une résolution « sur la destruction du patrimoine culturel au Haut-Karabakh » par 635 voix pour, 42 abstentions et 2 contre. Le texte voté, d’une rare force, « condamne fermement la politique de l’Azerbaïdjan consistant à effacer et à nier le patrimoine culturel arménien dans et autour du Haut-Karabakh, en violation du droit international et de la récente décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) »
La résolution reconnait de surcroît que « l’effacement du patrimoine culturel arménien s’inscrit dans le cadre plus large d’une politique étatique d’arménophobie systématique, de révisionnisme historique et de haine à l’égard des Arméniens promue par les autorités azerbaïdjanaises, notamment à travers une déshumanisation, une glorification de la violence et des revendications territoriales à l’égard de la République d’Arménie, qui menacent la paix et la sécurité dans le Caucase du Sud ».
Le texte adopté comprend de nombreux autres paragraphes exigeant sous une forme ou sous une autre le respect par l’Azerbaïdjan de ses engagements comme de l’identité sociale et culturelle arménienne des territoires occupés de l’Artsakh.
« C’est la première fois à notre connaissance que le Parlement européen établit sans ambages la responsabilité accablante du régime d’Aliev dans la création et la perpétuation de l’état de guerre au Sud Caucase. C’est un texte qui fera date par sa haute probité, par la démarche de vérité et de courage politique dont il émane » a commenté François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. « Cette résolution tranche singulièrement avec le relativisme moral habituellement déployé à propos de l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh qui est, en vérité, une agression contre les droits fondamentaux des nations et contre les valeurs européennes » a-t-il poursuivi.
Le Cercle d’Amitié souligne que la résolution adoptée sort du cadre restreint des habituelles condamnations politiques pour prendre des accents judiciaires et opérationnels : La résolution rappelle que « le révisionnisme historique et la dénaturation et destruction du patrimoine culturel ou religieux sont contraires à l’ordonnance de la CIJ du 7 décembre 2021 » et « suggère d’utiliser le Centre satellitaire de l’Union européenne (CSUE) pour fournir des images satellitaires afin d’aider à déterminer l’état extérieur du patrimoine menacé dans la région ».
« Dans le contexte actuel de la Présidence Française de l’Union européenne, notre pays se doit d’autant plus de montrer l’exemple en donnant suite à ces demandes du parlement européen que cela créera un précédent au regard des violations du même ordre qui se déroulent en Ukraine » a affirmé François Pupponi. Le président du Cercle d’Amitié France-Artsakh a martelé en conclusion « oui, nous devons engager des sanctions et des poursuites contre le régime Aliev et, oui, nous devons mettre nos capacités opérationnelles au service des démocraties arménienne et artsakhiote car on ne peut être crédible en luttant ailleurs contre des politiques de haine et d’agression auxquelles nous consentirions en Artsakh ».
Le Cercle d’Amitié se félicite que la résolution du Parlement européen invite enfin « l’Azerbaïdjan à abandonner ses objectifs maximalistes, son approche militariste et ses revendications territoriales à l’égard de l’Arménie et à s’engager de bonne foi dans les négociations menées sous les auspices du groupe de Minsk de l’OSCE sur le statut définitif du Haut-Karabakh ». Il appelle la France à cadrer la reprise des négociations en s’appuyant sur cette position exemplaire du Parlement européen.