Ce 23 avril, les forces azerbaïdjanaises ont pris le contrôle du pont de Hakari assurant la jonction physique entre l’Arménie et le couloir de Latchine. Ce verrouillage du couloir de Latchine côté Ouest vient parachever le blocage dudit couloir déjà opéré côté Est au niveau de la ville occupée de Chouchi.
« Cette nouvelle agression de l’Azerbaïdjan survient alors que la République d’Artsakh meurt à petit feu du blocus criminel déjà imposé par le régime de Bakou » s’est offusqué François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh. Il a souligné que « le fait que l’Azerbaïdjan choisisse délibérément la date-anniversaire du génocide des Arméniens pour perpétrer son nouveau forfait est révélateur de ses pratiques perverses et de ses intentions meurtrières » et il a appelé le Président Macron et le gouvernement « à agir rapidement et concrètement en vertu des prérogatives de la France en tant que co-présidente du Groupe de Minsk de l’OSCE et du mandat clair et sans ambages donné par les deux chambres à l’Exécutif ».
Le Cercle d’Amitié France-Artsakh souligne que la prise de contrôle totale du couloir de Latchine par l’Azerbaïdjan constitue une violation flagrante des termes du cessez-le-feu de novembre 2020 qui confiait le contrôle exclusif de ce territoire aux forces russes de maintien de la paix. Il souligne également que cette violation a été dénoncée comme telle tant par l’Arménie que par la République d’Artsakh.
Cette prise de contrôle illégale de l’Azerbaïdjan s’est effectuée sous les yeux mêmes d’une délégation sénatoriale française conduite en Arménie par Bruno Retailleau à l’occasion des commémorations du Génocide des Arméniens. Le sénateur Bruno Retailleau, président du groupe d’information internationale sur le Haut-Karabagh, président du groupe de liaison avec les Chrétiens d’Orient et auteur de deux résolutions demandant la reconnaissance de l’indépendance du Haut-Karabagh a déclaré « Nous sommes venus ici demander la levée immédiate du blocus azéri du couloir de Latchine, pour libérer les 120.000 Arméniens piégés dans des conditions indignes dans l’enclave du Haut-Karabagh et rétablir l’accès vers l’Arménie. A quoi bon commémorer le génocide de 1915, si on ferme les yeux sur l’épuration ethnique et religieuse en cours dans le Haut Karabakh !».
Gilbert-Luc Devinaz, le président du groupe d’amitié France-Arménie du Sénat qui fait également partie de la délégation demande pour sa part « la mise en place d’une force d’interposition internationale opérante et de donner à l’Arménie les moyens de se défendre pour faire respecter ses frontières ».
Cette dernière demande de la délégation sénatoriale fait écho à celle de François Pupponi pour qui « les forces russes de maintien de la paix s’avèrent incapables de remplir seules leur mandat de protéger les Arméniens d’Artsakh » des entreprises d’épuration ethnique conduites par l’Azerbaïdjan et qui appelle en conséquence « à ce que le gouvernement français se saisisse de cette question pour mettre en place sous l’égide de Paris l’internationalisation de ces forces d’interposition ».