Rencontre thématique du Cercle d’amitié France-Artsakh

Le 14 mai dernier, le Cercle d’Amitié France-Artsakh a tenu une réunion de travail consacrée à la situation des prisonniers arméniens détenus en Azerbaïdjan. Maître Philippe Kalfayan, docteur en droit, enseignant à l’Université Panthéon-Assas, ancien secrétaire général de la FIDH et avocat auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, a dressé un tableau particulièrement inquiétant du traitement réservé aux détenus arméniens dans ce pays.

Il a rappelé que le système judiciaire azerbaïdjanais est caractérisé par une absence d’indépendance, une instrumentalisation du barreau, et une répression systémique des défenseurs des droits humains. Les procès intentés contre des Arméniens sont menés dans un climat de haine raciale profondément enracinée et sans la moindre garantie de procès équitable. Les avocats azerbaïdjanais craignent des représailles et refusent souvent de représenter les détenus arméniens ; quant aux avocats commis d’office, ils sont parfois complices de mauvais traitements.

Les détenus sont privés de contact avec leurs avocats étrangers, y compris ceux représentant leurs droits devant la Cour européenne des droits de l’homme. La justice azerbaïdjanaise ignore ouvertement le droit international humanitaire en criminalisant la simple participation au conflit en tant que combattant. Aucune mission d’observation internationale n’est autorisée, et la fin de l’accès du CICR marque un tournant critique dans l’opacité du système.

Face à ces violations graves et répétées, Philippe Kalfayan a plaidé pour une mobilisation diplomatique, en particulier par l’Union européenne, afin d’exiger la mise en place de mécanismes de contrôle. Il a dénoncé l’attitude complaisante des autorités européennes vis-à-vis du régime de Bakou, en dépit de ses atteintes manifestes aux droits fondamentaux. Selon lui, la libération des prisonniers et la fin de la politique d’hostilité anti-arménienne sont des conditions sine qua non pour une paix durable dans la région.