Marlène Mourier, Maire de Bourg-lès-Valence et vice-présidente du Cercle d’Amitié France-Artsakh
Marlène Mourier, Maire de
Bourg-lès-Valence, a annoncé ce vendredi 14 juin son intention de faire appel
de l’arrêt du tribunal administratif annulant la charte d’amitié qu’elle avait
signée en octobre 2014 avec Artsvik Sargsian, Maire de Chouchi en Artsakh.
« Je m’inscris en faux face à l’interprétation du tribunal administratif
qui a jugé cette charte illégale. Je reste persuadée de sa conformité aux
dispositions légales et j’annonce que je vais faire appel de ce jugement »
a indiqué Marlène Mourier, s’appuyant sur les propos tenus par le Président de
la République, Emmanuel Macron, lors du dîner du CCAF du 5 février dernier qui
avait assuré que la censure de l’Etat ne toucherait pas les projets relevant
des domaines éducatif et humanitaire qui représentent pourtant l’essentiel du
contenu des chartes d’amitié.
Communiqué de presse commun des maires de Valence et Bourg-lès-Valence
Nous prenons acte avec consternation de l’annulation simultanée par le tribunal administratif de Grenoble des Chartes d’amitié signées par Valence, Bourg-lès-Valence, Bourg-de-Péage et le département de la Drôme avec des communautés locales et territoriales de la République d’Artsakh.
Marlène Mourier, maire de Bourg-Lès-Valence
Nicolas Daragon, Maire de Valence
Bien que la Constitution
française n’interdise en rien aux collectivités territoriales de mener des
actions extérieures, les Chartes signées constituent de simples déclarations
d’amitié qui invitent à développer l’amitié entre nos populations dans les
domaines du sport, de la culture et de l‘éducation.
Le tribunal administratif du Val d’Oise a annulé ce jour
la Charte d’amitié signée entre Pascal Doll, maire d’Arnouville et Mkhitar
Mangassarian, maire de Chekher en Artsakh. Le jugement rendu par le tribunal
administratif de Cergy-Pontoise donne donc satisfaction au ministère public et,
en dernier ressort, au gouvernement qui avait pris l’initiative de poursuivre
le maire d’Arnouville, coupable selon lui d’une infraction aux textes en
vigueur régissant la coopération décentralisée.
Le Cercle d’Amitié France-Artsakh exhorte le gouvernement à ne pas s’opposer aux maires français pour complaire à l’Azerbaïdjan
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise
Le gouvernement a récemment entrepris d’attaquer en justice spécifiquement les maires français ayant signé des chartes d’amitié avec leurs homologues des municipalités du Haut-Karabagh (ou Artsakh). Regrettant que ces actions n’entraînent l’isolement des citoyens karabaghiotes, le Cercle d’amitié France-Artsakh demande à ce que le gouvernement fasse démonstration d’impartialité et ne cède pas aux pressions de la diplomatie azerbaïdjanaise.
A la demande du ministère de l’Intérieur, les tribunaux administratifs ont été saisis par le préfet de la Drôme pour les villes de Valence, de Bourg-lès-Valence et de Bourg-de-Péage et par le préfet du Val-d’Oise pour Arnouville. L’exécutif considère que ces chartes violeraient les dispositions réglementaires en matière de coopération décentralisée, la France ne reconnaissant pas la République du Haut-Karabagh.
Le joueur Henrikh Mkhitaryan ostracisé par le régime de Bakou en raison de ses origines arméniennes
Dans une tribune publiée par le journal le Monde ce vendredi 24 mai, François Pupponi, Vice-président du Cercle d’Amitié France-Artsakh est revenu avec force et conviction sur le scandale de l’éviction par l’Azerbaïdjan du joueur arménien Henrikh Mkhitaryan de la finale de la ligue Europa. Il milite pour un football inclusif à l’image de celui qui se pratiquera lors de la coupe d’Europe de la CONIFA, du 1er au 9 juin en Artsakh.
A l’instar de tous les phénomènes de masse, le football dépasse de loin le monde duquel il ressortit – en l’occurrence celui du sport – pour se révéler de conséquence sur les affaires financières et commerciales souvent ; et politique parfois. En la matière, le Caucase semble être une terre d’élection sur laquelle se produisent de bien curieuses coïncidences de calendrier.
Certains se rappellent peut-être la fameuse « diplomatie du football » qui avait un temps suscité des espoirs de rapprochement entre l’Arménie et la Turquie. En septembre 2008, Abdullah Gül alors le président de Turquie [de 2007 à 2014], avait fait le déplacement d’Erevan à l’invitation des autorités arméniennes pour assister à un match Arménie-Turquie – valant pour la qualification à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. L’évènement constitua en fait un espoir sans lendemain puisque dix ans après une tentative de normalisation avortée, Ankara maintient sa frontière fermée avec l’Arménie et n’a toujours pas reconnu le génocide des Arméniens désormais vieux de plus de cent ans.
Mais c’est aujourd’hui du côté de l’Azerbaïdjan que tous les regards se tournent et en direction duquel de nombreuses critiques fusent. Bakou accueillera en effet la finale de Ligue Europa qui mettra aux prises deux clubs anglais, Chelsea et Arsenal. Certaines de ces critiques sont peu justifiées comme celles relatives à l’éloignement de la capitale azerbaïdjanaise. Certes, l’Azerbaïdjan est bien plus en Asie centrale qu’en Europe mais comment ne pas admettre ce pays dans l’Union européenne de football (UEFA) dès lors qu’on y a admis la Russie s’étendant jusqu’à Vladivostok, ou Israël au Proche-Orient ?