Cour Internationale de Justice: l’Azerbaïdjan doit mettre un terme au blocus de l’Artsakh

M. François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh

Dans une ordonnance rendue ce 22 février, la Cour Internationale de Justice – sise à La Haye (Pays-Bas) – Indique que « La République d’Azerbaïdjan doit […] prendre toutes les mesures dont elle dispose afin d’assurer la circulation sans entrave des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine dans les deux sens ».

Cette ordonnance est rendue à titre conservatoire dans l’attente de la décision finale et conformément aux obligations qui incombent à l’Azerbaïdjan comme à l’ensemble des Etats parties à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Parallèlement la demande réciproque déposée en mesure de rétorsion par l’Azerbaïdjan contre l’Arménie a été rejetée par la Cour. La Cour a conclu à l’absence de plausibilité des griefs allégués par l’Azerbaïdjan.

« Ces ordonnances représentent une grande victoire du Droit sur la force et constituent un démenti cinglant de la politique du fait accompli mise en place par le régime de Bakou » s’est félicité François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh en précisant que « l’Azerbaïdjan a plus que jamais l’obligation de lever le blocus inhumain qu’il exerce à l’encontre de l’Artsakh ».

Le Cercle d’Amitié France-Artsakh souligne que l’ordonnance de la Cour établit un lien direct entre les agissements de la dictature azerbaïdjanaise et l’empêchement « des personnes d’origine nationale ou ethnique arménienne hospitalisées au Haut-Karabakh d’être transférées vers des établissements médicaux en Arménie pour y recevoir des soins urgents » ainsi que « des obstacles à l’importation, au Haut-Karabakh, de produits de première nécessité, ce qui a provoqué des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres fournitures médicales vitales. ».

Soulignant le risque de « préjudices irréparables lorsque la santé et la vie des personnes concernées sont mises en danger », la Cour considère que la politique de blocus sur base ethnique de l’Azerbaïdjan constitue une violation directe des article 2 et 5 de Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

« Ceux qui se font les avocats de l’annexion de la République d’Artsakh par l’Azerbaïdjan militent en vérité pour l’épuration ethnique de cet Artsakh. Tout le monde sait que le régime de Bakou est un régime violent, autoritaire, corrompu et qu’il mène de surcroit une politique étatique de haine raciale à l’encontre des Arméniens » s’est indigné François Pupponi. « Les circonstances sont critiques, la vie de 120 000 personnes est menacée et ces conditions exigent la reconnaissance politique de la République d’Artsakh, seule garantie internationale de la vie de ses habitants ; la France ne doit plus se payer de mots pour enfin mener ce combat » a conclu le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.