100ème jour du blocus imposé par l’Azerbaïdjan à l’Artsakh / Haut-Karabagh
Le blocus de l’Azerbaïdjan contre la République d’Artsakh/Haut-Karabagh et ses habitants arméniens dure depuis maintenant cent jours, trahissant les intentions par ailleurs ouvertement avouées de l’Azerbaïdjan de mettre en œuvre l’épuration ethnique de ce pays. Ce dessein criminel comme celui de reprendre sa guerre de conquête à l’encontre de l’Arménie rencontrent des condamnations de plus en plus claires de diverses instances régionales, nationales et européennes.
Ce mercredi 15 mars, le Parlement européen a adopté une résolution extrêmement critique sur les relations UE-Azerbaïdjan. Parmi les innombrables manquements et crimes de cette dictature, le Parlement européen souligne qu’un traité de paix global « doit comporter des dispositions qui garantissent l’intégrité du territoire souverain arménien, les droits et la sécurité de la population arménienne résidant dans le Haut-Karabagh » pour fustiger « le comportement des dirigeants azerbaïdjanais, qui sapent ces efforts, notamment en brandissant la menace de nouvelles attaques, en violant régulièrement les frontières, en formulant des revendications à l’égard du territoire dit de l’Azerbaïdjan occidental [Note du Cercle : c’est-à-dire l’Arménie actuelle] ou en diffusant des discours de haine à l’égard de la population arménienne, en particulier dans le cadre de l’éducation ».
Mais surtout le Parlement européen « condamne fermement la dernière agression militaire de grande envergure menée par l’Azerbaïdjan en septembre 2022 contre des cibles multiples sur le territoire souverain de l’Arménie, qui constitue une violation grave de la déclaration de cessez-le-feu de novembre 2020 et va à l’encontre des promesses antérieures, y compris celles faites dans le cadre des pourparlers dans lesquels l’Union avait joué un rôle de médiateur » pour inviter « le Conseil à imposer des sanctions ciblées aux responsables du gouvernement azerbaïdjanais si l’ordonnance de la CIJ du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre ».
« Cette résolution forte a été adoptée par une écrasante majorité de 510 pour, 66 abstentions et 10 contre. Cela montre le consensus qu’il peut exister au niveau de la représentation citoyenne sur une question qui met en jeu à la fois les principes humanitaires et les valeurs de justice et de démocratie que promeut l’Union européenne » a déclaré François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh.
Le Cercle souligne que l’inaction du contingent des forces russes « de maintien de la paix » face aux initiatives belliqueuses de l’Azerbaïdjan constitue un encouragement de fait à la poursuite de ces initiatives. Il considère que la menace d’une épuration ethnique annoncée d’une population civile exigerait une réponse bien plus vigoureuse de ces forces russes mais aussi des puissances occidentales qui y assistent silencieusement.
« En Europe aussi comme en France, c’est le courage de l’Exécutif qui fait défaut » a ainsi souligné François Pupponi.
En effet, le lendemain même de la résolution européenne, un prestigieux parterre d’intellectuels et de représentants français des arts et des lettres se rassemblaient au Sénat pour affirmer que La question de l’Artsakh/Haut-Karabagh interpelle la conscience universelle. Réunis au Palais du Luxembourg dans le cadre d’une initiative transpartisane soutenue tant par le Président du groupe d’information internationale sur le Haut-Karabagh, Bruno Retailleau, les Présidents des groupes d’amitié France-Arménie de l’Assemblée nationale et du Sénat, Anne-Laurence Petel et Gilbert-Luc Devinaz et le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh, François Pupponi, des personnalités de premier rang tels que l’ancien ministre Bernard Kouchner, Erik Orsenna, Pascal Bruckner, Costa Gavras, Sylvain Tesson, Blanche de Richemont, Olivier Weber, Valérie Toranian, Emmanuel Ruben et Marina Dedeyan sont venus plaider la cause d’un Artsakh/Haut-Karabagh au bord de l’étouffement et de la catastrophe humanitaire.
« Il vaut savoir gré à ces hautes personnalités comme aux institutions qui soutiennent leur libre parole de leur engagement sans faille pour l’Artsakh/Haut-Karabagh, sa démocratie, sa République et ses habitants arméniens menacés de mort par le potentat de Bakou. Le Président de la République et le Quai d’Orsay ne peuvent plus faire la sourde oreille ou se complaire dans des manœuvres dilatoires » a expliqué François Pupponi pour plaider « la mise en place unilatérale par la France d’un convoi humanitaire vers l’Artsakh et des sanctions contre Aliev et l’Azerbaïdjan comme cela est fait pour la Russie».
Le Cercle d’Amitié rappelle qu’outre la résolution récente du Parlement européen, l’Assemblée nationale et le Sénat ont déjà demandé de vigoureuses sanctions contre le régime Aliev et que la Cour Internationale de Justice exige également la levée du blocus que ce régime exerce contre l’Artsakh/Haut-Karabagh.
Le Cercle souligne également que d’innombrables collectivités locales et territoriales françaises se sont déjà exprimées en faveur des droits des Artsakhiotes à la vie, à la dignité et à la liberté, ainsi qu’en faveur de la République d’Artsakh qui trouve sa pleine et légitime justification dans l’exercice de ces droits inaliénables.
Le 9 mars dernier encore, c’est l’Assemblée de Corse qui a affirmé par une motion « son soutien à la République d’Artsakh pour son droit à l’indépendance ». Le texte adopté souligne que l’Assemblée de Corse – après tant d’autres – souhaite « faire entendre sa voix, au niveau international, avec toutes celles et ceux qui condamnent et refusent les provocations, les attaques militaires et le blocus contre l’Artsakh/Haut-Karabagh » soulignant combien « ces comportements sont contraires aux propres engagements pris par l’Azerbaïdjan suite à la déclaration tripartite du 9 novembre 2020 ».
« L’exécutif doit maintenir agir » a conclu François Pupponi « et prendre des sanctions dissuasives contre l’Azerbaïdjan, ses dignitaires et ses oligarques ».