L’Artsakh au bord de l’extermination : la France doit passer des mots aux actes

François Pupponi, Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh

Le blocus exercé par l’Azerbaïdjan depuis le 12 décembre 2022 à l’encontre des territoires encore libres et peuplés de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh) a pris un tournant encore plus dramatique avec, du 15 au 25 juin, l’érection par le régime de Bakou d’un mur physique empêchant tout trafic routier avec l’Arménie voisine. Dans un jeu cynique destiné à tromper la communauté internationale sur ses intentions, l’Azerbaïdjan a déplacé ce mur ce 25 juin sans pour autant que soit à nouveau autorisée la libre circulation entre les deux Etats arméniens.

Depuis lors, même les convois du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des forces russes de maintien de la paix qui assuraient le maigre ravitaillement des Artsakhiotes sont empêchés de passer, une situation qui présage de l’affamement délibéré par l’Azerbaïdjan des 120 000 habitants du pays.

Des blocus de bétons ont empêché tout passage entre l’Arménie et l’Artsakh

« Ce qui se passe en Artsakh, l’affamement de ses habitants comme prélude à son épuration ethnique, est un scandale international » a déclaré François Pupponi, le Président du Cercle d’Amitié France-Artsakh pour qui « la France ne peut plus continuer à se payer de mots ». François Pupponi souligne que « l’inaction du gouvernement sur ce sujet est d’autant plus indigne et incompréhensible que les deux Chambres ainsi que la totalité de la classe politique française leur demandent d’agir ».

Le Cercle d’Amitié rappelle que la France dispose tout à fait des moyens d’engager des sanctions unilatérales contre le régime azerbaïdjanais et d’entraîner l’Union européenne à en faire de même. Il rappelle également que les juridictions françaises se sont récemment dotées de la compétence universelle et qu’elles sont fondées à engager des poursuites à l’encontre du dictateur Ilham Aliev et ses séides.

« Le crime de l’Azerbaïdjan sur les Artsakhiotes ne doit pas devenir le crime de l’Orient-express, celui par lequel tous les grands Etats de la Communauté internationale participeraient à ce crime, ne serait-ce que par leur inaction » a conclu François Pupponi.

Le Cercle d’Amitié France-Artsakh souligne que l’affaiblissement actuel de la Russie dont les développements en cours en Artsakh constituent l’une des traductions devrait être de nature à accroître les possibilités d’action occidentales et singulièrement françaises dans la région du Caucase du Sud.